J’ai fait plusieurs défis au cours des dernières années et celui d’hier, le xtrail 21km de la chute du diable, surnommé les poumons de l’enfer, en était tout un. Avec ses 890 mètres de dénivelé positif, on dit qu’il est un des plus difficile au Québec.
Dimanche matin 8h30 on arrive sur le site, il ne fait pas trop chaud et une petite bruine nous tombe dessus. Pour l’instant c’est correct, les sentiers ne devraient pas être trop boueux. On fait de belles rencontres avant le départ, on aurait crû une réunion du Défi Montréal-New-York. À ce moment, je me sens prêt, j’ai hâte de partir. 9h30, c’est un départ, 88 participants s’élancent dans ce parcours de la chute du diable. Le premier km est très plat, l’ambiance est très bonne, les participants jasent un peu, font des blagues.
Du 1 au 3 km. Première montée, c’est là qu’on commence à séparer les hommes des enfants. 2 km de montée abrupte avec des sections assez techniques, à la limite de l’escalade. Arrivé en haut, ça va bien, je n’ai pas trop poussé dans la montée pour ne pas épuiser mes forces. Mon objectif est de faire les grosses montées en marche rapide.
Du 4 au 5 km. Un petit break pour le cardio, ça descend un peu, encore une fois très technique, il faut être prudent, on a rarement les pieds à plat. C’est à ce moment que je fais la rencontre de trois coureurs, Erik, Raynald et François, que je reverrai plusieurs fois au cours de circuit.
Du 6 au 9 km, ça monte, pas aussi abrupte que la première, mais ça monte pour environ 3 km. On en profite pour jaser un peu, ça nous permet d’oublier un peu la montée et les molets qui commencent à brûler.
À la moitié de la course, ma hanche droite me dit qu’elle ne veut plus participer, malheureusement pour elle, l’abandon ne faisait pas partie mes plans. C’est donc la jambe gauche qui va absorber le déficit jusqu’à la fin de la course. De plus, les ampoules se joignent à la partie, question d’ajouter un peu de piquant dans ma journée.
11 km. Une belle montée, ça va tout même bien malgré le mal qui persiste. Encore une fois, les encouragements de mes trois confrères me font du bien.
13 km. Un mur, pas une montée, un mur. Je crois que ça ma pris 20 minutes pour le treizième km. C’est à se moment qu’on commence à se demander se qu’on fait là. C’est aussi à ce moment-là qu’on oublie notre objectif de temps qu’on c’était fixé au départ et on se concentre à faire le meilleur temps possible.
Après une courte descente, on se fait rejoindre par deux filles, Catherine et Charlette, qui resteront avec nous pour quelques km. Encore une fois, l’effet de groupe est motivant.
Du 17 à l’arrivée. C’est plat et ça termine en descendant, mes coéquipiers accélèrent, de mon côté, ça fait trop mal et je de la misère à sauter d’une roche à l’autre. Alors je préfère garder une vitesse plus lente pour ne pas aggraver ma blessure. Rendu là, je suis assez sûr de compléter le parcours.
Une des motivations que j’avais était d’arriver avant le départ du 1 km de mes enfants, et bien je suis arrivé deux minutes avant leurs départs, ils étaient déjà prêts à partir lorsque j’ai traversé la ligne d’arrivée. Je suis arrivée 69e sur 88 avec un temps de 3h22m46s. Non sans peine, mais heureux d’avoir conquis la chute du diable.
Erik
